Transgender Day of Remembrance 2025: Honoring Lives, Demanding Change

Journée du souvenir trans 2025 : Honorer les vies, exiger le changement

Qu'est-ce que la Journée du souvenir trans ?

Chaque année, le 20 novembre, les gens se souviennent des personnes transgenres et de genre divers qui ont été tuées en raison de leur identité de genre. Cette journée s'appelle la Journée du souvenir trans (TDOR).

L'activiste transgenre Gwendolyn Ann Smith a créé cette journée solennelle en 1999 comme une veillée en mémoire de Rita Hester, une femme transgenre qui a été tuée en 1998. Comme la plupart des meurtres de personnes transgenres, la mort de Rita demeure non résolue.

Ce qui a commencé comme une veillée aux chandelles à San Francisco s'est transformé en un mouvement mondial qui s'étend sur six continents. La TDOR a de nombreux objectifs : elle sensibilise aux crimes haineux contre les personnes transgenres, offre un espace pour pleurer et honorer ceux qui sont morts, et témoigne de l'amour et du respect envers les communautés transgenres face à la violence et à la haine continues.

Gwendolyn Ann Smith déclare : « La Journée du souvenir trans cherche à mettre en lumière les pertes que nous subissons en raison de la bigoterie et de la violence anti-transgenres. Je ne suis pas étrangère au besoin de lutter pour nos droits, et le droit d'exister tout simplement est primordial. Alors que tant de personnes cherchent à effacer les personnes transgenres — parfois de la manière la plus brutale possible — il est d'une importance vitale que ceux que nous perdons soient rappelés et que nous continuions à lutter pour la justice. »

La TDOR a lieu pendant la Semaine de sensibilisation aux personnes transgenres (13-19 novembre), qui contribue à accroître la visibilité des personnes transgenres et à aborder les problèmes auxquels la communauté est confrontée. Ensemble, ces commémorations créent une semaine d'éducation, de plaidoyer et de souvenir.

Pourquoi la Journée du souvenir trans est-elle importante ?

Une réalité troublante

Le projet Trans Murder Monitoring de Transgender Europe indique qu'entre le 1er octobre 2023 et le 30 septembre 2024, 350 personnes transgenres et de genre divers ont été tuées. Il s'agit d'une augmentation importante par rapport aux 321 cas de l'année précédente et c'est l'un des bilans de décès les plus élevés depuis le début de la surveillance en 2008.

Cette année, le projet Trans Murder Monitoring a franchi un cap dévastateur : plus de 5 000 meurtres documentés de personnes trans et de genre divers depuis 2008. Ces chiffres ne représentent que les cas signalés, et les nombres réels sont probablement beaucoup plus élevés en raison de la sous-déclaration, de l'utilisation du mauvais genre dans les rapports de décès et des systèmes de surveillance limités dans de nombreuses régions.

Les données révèlent des tendances inquiétantes. Environ 94 % des meurtres signalés concernaient des femmes trans ou des personnes transféminines, et 93 % des victimes étaient des personnes trans noires ou des personnes trans de couleur. Près de la moitié des victimes dont la profession est connue étaient des travailleuses du sexe, et 46 % de tous les meurtres signalés étaient des fusillades.

Le contexte canadien

Bien que le Canada soit souvent perçu comme progressiste en matière de droits LGBTQ2S+, les Canadiens transgenres et de genre divers sont confrontés à une violence et une discrimination importantes.

Selon les statistiques autodéclarées de 2018, les personnes transgenres et de genre divers au Canada étaient plus susceptibles que les personnes cisgenres d'avoir subi une agression physique ou sexuelle au moins une fois depuis l'âge de 15 ans. Elles étaient plus de deux fois plus susceptibles d'avoir été victimes de comportements sexuels non désirés dans des lieux publics, comme au travail.

Selon l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés de 2018, les personnes transgenres et non binaires au Canada sont plus susceptibles que les personnes cisgenres d'avoir été agressées sexuellement ou physiquement au moins une fois depuis l'âge de 15 ans (59 % contre 37 %).

La crise de santé mentale au sein des communautés trans

La violence et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes transgenres ont de profondes répercussions sur la santé mentale.

Statistiques alarmantes

Plus de six personnes transgenres et non binaires sur dix au Canada ont évalué leur santé mentale comme passable ou mauvaise, comparativement à environ une personne cisgenre sur dix. De même, les personnes transgenres et non binaires au Canada étaient plus susceptibles que les personnes cisgenres de déclarer avoir reçu un diagnostic de trouble de l'humeur ou d'anxiété (61 % contre 17 %) ou d'avoir sérieusement envisagé le suicide au cours de leur vie (45 % contre 16 %).

Parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, environ un jeune 2SLGBTQ+ sur quatre a déclaré avoir eu des pensées suicidaires en 2022, comparativement à 5 % des jeunes cisgenres hétérosexuels.

Comprendre l'impact

Une explication courante des résultats moins favorables en matière de santé mentale chez les populations 2SLGBTQ+ est le stress minoritaire — le stress chronique lié aux préjugés et aux expériences sociales négatives. Lorsqu'on a demandé aux Canadiens quelles populations étaient confrontées à la plus grande stigmatisation, 55 % percevaient que les personnes transgenres font face à beaucoup ou passablement de stigmatisation dans leur vie quotidienne au Canada.

Il est impossible d'ignorer le lien entre la violence, la discrimination et la santé mentale. Au Canada, les personnes transgenres et non binaires étaient plus susceptibles que les personnes cisgenres de déclarer avoir consommé de la drogue ou de l'alcool pour faire face à la violence qu'elles ont subie tout au long de leur vie (36 % comparativement à 11 %).

Types de violence et défis auxquels font face les communautés trans

Violence physique

Les personnes trans sont victimes de violence dans de nombreux endroits. Plus de 25 % de tous les meurtres se sont produits dans la rue, et près de 25 % se sont produits dans le propre domicile des victimes.

Le rapport de 2015 « Being Safe, Being Me: Results of the Canadian Trans Youth Health Survey » a révélé que 70 % des participants avaient été harcelés sexuellement et 65 % avaient été victimes de discrimination en raison de leur identité de genre. Trente-six pour cent des élèves du secondaire ont déclaré avoir été physiquement menacés ou blessés au cours de la dernière année, et 9 % ont déclaré avoir été menacés ou blessés avec une arme.

Obstacles systémiques

Au-delà de la violence directe, les personnes transgenres font face à de nombreux défis systémiques :

  • Vulnérabilité économique : Des taux élevés de pauvreté et d'insécurité en matière de logement limitent la capacité d'échapper à des situations dangereuses
  • Obstacles aux soins de santé : Accès restreint aux soins de santé d'affirmation de genre et aux documents d'identité qui reflètent l'identité de genre
  • Discrimination : Discrimination au travail, exclusion éducative et marginalisation sociale
  • Défis juridiques : Difficulté à obtenir des documents d'identité exacts, à naviguer dans les systèmes juridiques
  • Législation anti-trans : Mouvements croissants promouvant des politiques et des discours discriminatoires

Formes de discrimination qui se recoupent

La violence contre les personnes trans est profondément intersectionnelle, 93 % des victimes de meurtre signalées étant des personnes trans noires ou brunes. Les personnes trans qui sont autochtones, racialisées, immigrantes, travailleuses du sexe ou vivant avec un handicap font face à une discrimination accrue et à des risques élevés.

Les données de l'enquête Trans PULSE Canada indiquent que 20 % des répondants trans ont déclaré avoir subi des agressions physiques, les taux de violence étant nettement plus élevés chez les personnes trans racialisées.

La menace croissante des mouvements anti-trans

Alors que nous assistons à une augmentation de la législation anti-trans au Canada et dans le monde, et à un mouvement anti-genre croissant qui pose de graves menaces de violence, la Journée du souvenir trans nous rappelle l'urgence de démanteler les obstacles systémiques et les préjugés.

Les lois et les politiques qui révèlent de force les enfants transgenres à leurs parents, restreignent l'accès aux bloqueurs de puberté et à l'hormonothérapie, exigent l'approbation du ministère pour tout le matériel pédagogique sur la sexualité et le genre, et obligent les élèves à utiliser des toilettes spécifiques en fonction du sexe assigné à la naissance, contribuent tous à des environnements où les personnes transgenres font face à des risques accrus.

La rhétorique et les politiques promues par les mouvements anti-genre alimentent la violence et créent des environnements hostiles pour que les personnes transgenres puissent exister en toute sécurité.

Comment observer la Journée du souvenir trans

Assister ou organiser une veillée

Les veillées sont la façon traditionnelle d'observer la TDOR. Ces événements comprennent généralement :

  • La lecture des noms de ceux qui ont été perdus à cause de la violence anti-transgenre
  • Des moments de silence et de réflexion
  • Le partage d'histoires et d'expériences de la communauté trans
  • L'allumage de bougies en souvenir

Les veillées sont souvent organisées par des défenseurs locaux des personnes transgenres ou des organisations LGBTQ+ et se tiennent dans des centres communautaires, des parcs, des lieux de culte et d'autres endroits. Vérifiez auprès des organisations locales pour trouver des événements dans votre région.

Éduquez-vous et éduquez les autres

  • Renseignez-vous sur les personnes transgenres, leurs expériences et les problèmes auxquels elles sont confrontées
  • Partagez des informations exactes sur la TDOR sur les réseaux sociaux en utilisant des mots-clics comme \#TDOR, \#TransDayOfRemembrance et \#TransAwarenessWeek
  • Remettez en question les idées fausses et les stéréotypes lorsque vous les rencontrez
  • Lisez des histoires et des témoignages de personnes transgenres pour comprendre leurs expériences vécues

Soutenir les organisations dirigées par des personnes trans

  • Faire un don aux organisations qui travaillent pour soutenir les communautés transgenres
  • Faire du bénévolat avec votre temps et vos compétences auprès d'organisations LGBTQ+ locales
  • Amplifier les voix des défenseurs et activistes transgenres sur les réseaux sociaux
  • Soutenir les entreprises et les créateurs appartenant à des personnes transgenres

Plaider pour le changement

  • Contacter vos représentants élus pour soutenir les politiques protégeant les droits des personnes transgenres
  • Plaider pour des politiques inclusives dans votre lieu de travail, votre école ou votre communauté
  • Contester les lois et pratiques discriminatoires
  • Soutenir les lois complètes contre la discrimination et la législation sur les crimes haineux

Créer des espaces inclusifs

Dans les écoles, les lieux de travail et les communautés, travailler à créer des environnements où les personnes transgenres se sentent en sécurité et soutenues :

  • Utiliser les noms et pronoms corrects
  • Fournir des options de toilettes non genrées
  • Mettre en œuvre des politiques et des pratiques inclusives
  • Traiter le harcèlement et la discrimination rapidement et efficacement
  • Offrir une formation sur l'inclusion et la compétence transgenre

Soutenir la santé mentale des jeunes trans

Les jeunes personnes transgenres font face à des défis particuliers pour naviguer dans le développement de l'identité tout en subissant discrimination et stigmatisation. La création d'environnements de soutien est essentielle pour leur santé mentale et leur bien-être.

Dans les écoles

  • Mettre en œuvre des politiques anti-intimidation qui abordent spécifiquement l'identité de genre
  • Fournir l'accès à des installations non genrées
  • Soutenir les élèves dans l'utilisation de leurs noms et pronoms choisis
  • Créer des Alliances Genre et Sexualité (AGS) ou des groupes de soutien similaires
  • Former le personnel sur la compétence et les stratégies de soutien transgenre

Ressource connexe : Supporting Students with School Phobia: A Guidebook for Families and Schools fournit des stratégies pour soutenir les élèves confrontés à des défis liés à l'école, y compris ceux liés à la discrimination et à la santé mentale.

Développer la résilience

Les stratégies de bien-être mental sont cruciales pour les jeunes transgenres qui naviguent dans des environnements difficiles :

  • Développer de solides réseaux de soutien
  • Accéder à des soins de santé mentale affirmants
  • Développer des compétences d'adaptation pour gérer le stress et la discrimination
  • Se connecter avec la communauté transgenre et des modèles
  • Créer des plans d'action personnels pour le bien-être mental

Quand chercher un soutien supplémentaire

Bien que la TDOR soit une journée de souvenir, elle peut aussi être émotionnellement difficile. Si vous ou quelqu'un que vous connaissez éprouvez des difficultés en matière de santé mentale, envisagez de demander du soutien lorsque :

  • Vous ressentez des sentiments persistants de tristesse, de désespoir ou d'inutilité
  • Vous avez des pensées d'automutilation ou de suicide
  • Vous vous sentez accablé par la discrimination ou la violence
  • Vous avez du mal à faire face à la vie quotidienne
  • Vous présentez des symptômes de dépression, d'anxiété ou de traumatisme

Ressources en cas de crise

Si vous ou quelqu'un que vous connaissez est en crise, une aide immédiate est disponible :

  • Trans Lifeline : 1-877-330-6366 (États-Unis et Canada)
  • Service canadien de prévention du suicide : 1-833-456-4566 (24/7) ou texto au 45645
  • Jeunesse, J'écoute : 1-800-668-6868 (pour les jeunes) ou texto PARLER au 686868
  • Ligne de texte en cas de crise : Texto ACCUEIL au 741741

Pour une liste complète des soutiens en cas de crise au Canada et à l'international, visitez la page des soutiens en cas de crise de YMHC.

Ressources de YMHC pour soutenir le bien-être mental

Jeunes en santé mentale Canada fournit des ressources accessibles pour soutenir le bien-être mental de tous les jeunes, y compris ceux des communautés 2SLGBTQ+ :

Cahiers d'exercices sur le bien-être mental

Nos cahiers d'exercices fondés sur des données probantes intègrent des techniques thérapeutiques pour soutenir la santé mentale :

Brochures numériques

Ressources rapides et accessibles pour des sujets spécifiques de bien-être mental :

Services de soutien

YMHC offre des services de soutien gratuits pour aider les personnes à faire face aux défis de santé mentale :

Formation professionnelle

Pour les éducateurs, les professionnels de la santé mentale et les travailleurs communautaires :

Aller de l'avant : Du souvenir à l'action

La Journée du souvenir trans ne consiste pas seulement à regarder en arrière — il s'agit de s'engager à agir. Alors que nous honorons ceux qui ont été perdus, nous devons également travailler à créer un monde où les personnes transgenres peuvent vivre en toute sécurité, authentiquement et avec dignité.

Cela signifie :

  • Exiger la justice : Tenir les auteurs de violence anti-transgenre responsables et garantir des enquêtes approfondies sur les crimes contre les personnes trans
  • Changer les systèmes : Plaider pour des politiques et des lois qui protègent les droits des personnes transgenres et luttent contre la discrimination
  • Construire la communauté : Créer des réseaux de soutien et des espaces inclusifs où les personnes transgenres peuvent s'épanouir
  • Éduquer la société : Remettre en question les idées fausses et promouvoir la compréhension des expériences transgenres
  • Soutenir la santé mentale : Veiller à ce que les personnes transgenres aient accès à des soins de santé mentale et à des services de soutien affirmants

Agissez aujourd'hui

Vous n'avez pas besoin d'attendre le 20 novembre pour soutenir les communautés transgenres. Voici des actions concrètes que vous pouvez entreprendre :

  1. Éduquez-vous sur les expériences et les défis des personnes transgenres
  2. Prenez la parole lorsque vous êtes témoin de discrimination ou entendez des discours nuisibles
  3. Soutenez les organisations dirigées par des personnes trans par des dons, du bénévolat ou en amplifiant leur travail
  4. Créez des espaces inclusifs dans vos propres sphères d'influence
  5. Plaidez pour des politiques qui protègent les droits des personnes transgenres
  6. Soyez un allié en écoutant et en soutenant les personnes transgenres dans votre vie

Soutenez le travail de YMHC

Chez Jeunes en santé mentale Canada, nous nous engageons à fournir des ressources accessibles et fondées sur des données probantes en matière de santé mentale à tous les jeunes, y compris ceux des communautés 2SLGBTQ+. Votre soutien nous aide à :

  • Développer et distribuer des cahiers d'exercices et des ressources sur le bien-être mental
  • Fournir des services de soutien gratuits aux jeunes et aux familles
  • Former les professionnels au soutien en santé mentale des jeunes
  • Plaider pour des environnements inclusifs et favorables pour tous les jeunes

Façons de soutenir YMHC :

  • Faire un don : Soutenez notre travail de fourniture de ressources en santé mentale aux jeunes de tout le Canada
  • Créer une collecte de fonds : Lancez une campagne de collecte de fonds personnalisée pour YMHC
  • Acheter des ressources : Nos cahiers d'exercices et notre matériel soutiennent à la fois le bien-être individuel et notre mission organisationnelle
  • Partager nos ressources : Aidez les autres à accéder au soutien dont ils ont besoin

Réflexion finale

Alors que nous observons la Journée du souvenir trans 2025, nous portons les noms et les histoires de ceux qui ont été perdus. Nous nous souvenons de Rita Hester, dont la mort a déclenché ce mouvement il y a 26 ans. Nous nous souvenons des 350 personnes transgenres et de genre divers perdues cette année seulement. Nous nous souvenons des milliers d'autres dont les histoires ne seront peut-être jamais connues.

Mais le souvenir n'est que le début. Chaque nom que nous prononçons est un appel à l'action. Chaque veillée à laquelle nous assistons est un engagement au changement. Chaque acte d'alliance, de plaidoyer et de soutien est un pas vers un monde où les personnes transgenres peuvent vivre sans crainte de violence, de discrimination ou de haine.

La Journée du souvenir trans nous rappelle que le silence équivaut à la violence. En parlant, en se présentant et en défendant les droits et la dignité des personnes transgenres, nous honorons ceux que nous avons perdus et protégeons ceux qui sont encore là.

Souvenons-nous. Agissons. Créons le changement.

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